Seine-et-Marne. Des chevaux maltraités à Villemer évacués avec 30 Millions d’Amis
Une procédure pour mauvais traitements, actes de cruauté et abandon d'animaux a été ouverte par le parquet de Fontainebleau.
La procédure a démarré après l’intervention des pompiers animaliers dans un écopâturage situé dans les marais de Villemer, le 18 janvier dernier.
Les secouristes ont découvert dans le domaine de Villebon des chevaux amaigris, dans une situation sanitaire catastrophique. Une jument, qui était incapable de se lever, est même décédée le 26 janvier malgré sa prise médicale en urgence.
Le vétérinaire a émis un rapport accablant et une plainte a été déposée dans la foulée.
Après l’enquête du commissariat de Moret, le parquet de Fontainebleau a ouvert une procédure pour mauvais traitements, actes de cruauté et abandon d’animaux. La Direction départementale de protection des populations a été saisie du dossier.
Depuis ce mardi 29 janvier, la fondation 30 millions d’amis procède à l’évacuation des chevaux de ces marais qui étaient gérés pour le compte des Eaux de Paris. La Ligue française pour la protection du cheval a annoncé son intention de se porter partie civile.
« Comment se fait-il que des conventions soient signées avec des gens qui n’ont aucune compétence en matière de gestion de chevaux mis en écopâturage dans des zones humides ? », se révolte Viviane Roussel, la secrétaire générale.
Décharnés, squelettiques au point de ne pouvoir tenir sur leurs sabots… La présence de chevaux dans un état de maigreur extrême, dont deux poulains, a été signalée aux autorités par les voisins d’un terrain de la commune de Villemer (77). Accompagnée d’agents du commissariat de Moret-sur-Loing et de la DDPP de Seine-et-Marne, la Fondation 30 Millions d’Amis a pu sauver 7 équidés maltraités.
Le diagnostic du vétérinaire chargé de contrôler l’état de santé des animaux est plus qu’alarmant : une cachexie due au manque de nourriture. Si le propriétaire est parvenu à récupérer l’un de ses chevaux juste avant le sauvetage, les autres équidés ont été pris en charge en urgence.
Quelques jours avant l’intervention, une jument est malheureusement morte sur place, laissant derrière elle son poulain. « La jument est tombée du fait de sa maigreur et a certainement agonisé dans le fossé », s’indigne Arnauld Lhomme, responsable des enquêtes à la Fondation 30 Millions d’Amis.
Tout a été mis en œuvre pour éviter un long transport au jeune orphelin, ainsi qu’à l’autre jument et à son poulain, trop faibles pour être déplacés sur une distance importante. Un second examen vétérinaire a mis en évidence chez la jument un souffle au cœur dû à une anémie. L’équipe de soin a toutefois eu la bonne surprise de la voir donner du lait à son petit le lendemain. En revanche, le poulain orphelin ayant abandonné le réflexe de succion, sa survie dépend d’un apport en granulés lactés.